Pas de foule, pas de queue. Pas de panorama parsemé de tours de télésièges et de chasse-neige. Juste le coup de vent nécessaire à 10 000 pieds et une vue en contrebas de 1 000 acres de poudreuse scintillante – un mélange de glissières, de pistes dans les arbres et de cuvettes ouvertes, la plupart directement sur la ligne de pente. Cela signifie que lorsque vous pointez vos skis vers le bas, vous n’avez pas besoin de lutter contre la pente pour rester droit. Lorsque vous resserrez les boucles de vos chaussures, que vous enfilez vos skis et que vous partez, vous voulez partir sans vous arrêter, ne serait-ce que parce que lorsque vous vous tenez au pied de la piste et que vous regardez le chemin que vous avez tracé, c’est probablement l’une des seules fois de votre vie où vous verrez vos traces intactes, sans être dérangé par d’autres skieurs. Telle est la vie d’un skieur de chats.
Pendant la saison, je passais trois jours par semaine sur la montagne (mon école hippie se rendait à la station de ski tous les mercredis après-midi en hiver), ainsi que toutes mes vacances de Noël. Ce sport était, plus ou moins, ma vie, avec des camps de ski en été, des entraînements en milieu sec, et la pensée de skier tout l’automne, y compris le visionnage de tous les films de Warren Miller nécessaires pour se motiver davantage. Lorsque je ne m’entraînais pas avec mon équipe, je skiais seul, avec une bande de copains ou, si les dieux du fauteuil s’alignaient, avec mon père. Chaque hiver, mon père se rendait dans les montagnes de Selkirk au Canada pour une semaine de cat-ski avec ses amis. Il m’a promis que lorsque je serais un adulte vérifié – c’est-à-dire assez âgé pour apprécier l’expérience et ne jamais l’oublier – il m’emmènerait avec lui. Mais par chance, il a pris un mauvais virage là-haut, est tombé d’une petite falaise et a déclenché une avalanche. Il a dû être évacué par hélicoptère, sans ses skis, ce qui a mis fin à sa carrière de skieur de fond.