Situé au nord de Tablada et en dessous du champ de foire, dans un port protégé par l’Alcor. Il s’agit d’une eau très riche, selon M. Madoz, c’est pourquoi elle est la source qui, depuis des temps immémoriaux, alimente la ville en eau.
Nous avons des preuves de l’existence de piliers à proximité de la fontaine au milieu du XVIe siècle. À partir du Moyen Âge, cette fontaine était constituée comme une grande fontaine publique, qui s’articulait autour de cinq grands jets qui se déversaient dans le bassin principal, entouré de part et d’autre d’un banc continu, qui servait de zone d’attente pour les nombreuses cantareras et porteurs d’eau qui venaient chercher de l’eau. Ce système conduisait l’eau vers de grands bassins, qui servaient d’abreuvoirs pour le bétail, puis l’eau se déversait dans une troisième structure utilisée pour le lavage. Enfin, l’excédent d’eau s’écoulait dans le verger de La Muela. Comme il s’agissait d’une source d’une importance vitale pour la ville en raison de la qualité de son eau, le Conseil ou l’ancien hôtel de ville prenait grand soin de son état.
Cette fontaine a été rénovée pendant le règne d’Isabel II et a été restaurée à nouveau dans les années 1980, plus précisément entre 1983 et 1985. Il consiste actuellement en un pilier dans lequel quatre becs ou jets d’eau s’écoulent par un ponceau jusqu’à ce qu’ils se perdent dans le ruisseau du même nom. Il a été restauré à nouveau en 2021.
La fontaine de La Muela était associée à un temple païen voisin, converti plus tard en marabout musulman et en ermitage de San Sebastián.
Le culte de saint Sébastien est très ancien et très répandu ; il est invoqué contre la peste et contre les ennemis de la religion, et il est également appelé “l’Apollon chrétien” car il est l’un des saints les plus reproduits dans l’art en général. Saint Sébastien est le saint patron des archers, arbalétriers et tapissiers. L’Ordre du Temple l’avait comme patron astronomique et les chrétiens comme défenseur contre la peste depuis qu’une terrible épidémie avait dévasté Rome en l’an 680. Le culte de saint Sébastien était si répandu à Los Alcores que des chapelles lui étaient dédiées à Alcalá, Mairena, Carmona et El Viso.
Autrefois, le 20 janvier était une grande fête à El Viso, le jour de la Saint Sébastien, patron de notre ville jusqu’en 1630, date à laquelle les Mercédaires, après avoir fait pression sur le Conseil civil, réussirent à l’évincer et à faire de Saint Pierre Nolasco leur saint fondateur, Saint Pierre Nolasco, leur saint patron. Cela se reflète dans la tuile qui a été placée au-dessus du linteau de la porte de la maison du couvent du Corpus Christi. Malgré cela, le village a continué à vénérer San Sebastián, patron depuis l’époque médiévale, vénéré dans l’ermitage qui n’existe plus, situé sur la dite vereda del Cañalizo, aujourd’hui rue Cañalizo, sur le trottoir de gauche, si on entre depuis la rue Muela.
Il existe des références à cet ermitage depuis le milieu du XVIe siècle, plus précisément depuis l’année 1551, bien qu’il soit tout à fait possible que le bâtiment ait été remodelé à cette époque. Il est fort possible qu’il faille remonter au XVe siècle, lorsque la peste ravageait l’Europe, raison pour laquelle des ermitages ont été construits en l’honneur du saint protecteur contre la peste.
Un saint très populaire : “Saint Sébastien, garçon et galant, emmène les filles en promenade” ou “De tous les saints froids, Saint Sébastien est le premier”.
La Fuente de la Muela est associée à une grande mine hydraulique romaine et a peut-être alimenté des moulins. Certaines de ses sections ont été explorées par l’Association andalouse d’explorations souterraines, qui a découvert de curieuses gravures de figures géométriques et de grandes clés.